C'est une tradition : tous les ans, depuis 1951, durant le Salon philatélique d'automne (qui s'est tenu cette année du 6 au 8 novembre à l'Espace Champerret, Paris 17e), sont annoncées les délibérations du jury des Grands prix de l'art philatélique. Ces prix constituent aujourd'hui une passionnante rétrospéctive de tout un pan trop méconnu de l'histoire de l'art contemporain français. Ils démontrent la vitalité d'une tradition figurative, allégorique ou symbolique, capable de se renouveler au gré du temps.
Dessin de Paul Pierre Lemagny,
gravure de Charles Mazelin,
Grand prix de 1951 © La Poste / DR
Durant les premières années de son existence, un seul prix récompensait le plus beau timbre émis par l'administration des Postes (France et colonies). Les timbres primés sont alors signés Gandon, Lemagny, Piel, Cheffer, Cottet, Pheulpin... Vint ensuite une période durant laquelle deux prix sont attribués. Le premier, pour le plus beau timbre de France et des territoires d'Outre-mer, le second, pour celui des nations africaines d'expression française. Parmi les artistes créateurs, on retrouve, encore une fois, quelques noms qui ont marqué à tout jamais l'histoire de la gravure des timbres en France : Cami, Durrens, Combet, Decaris, Forget...
"Joueurs de Cartes" de Paul Cézanne,
dessin et gravure de Pierre Gandon,
Grand prix de 1962 © La Poste / DR
Depuis 1993, trois grands prix sont décérnés. Ils récompensent la France, les territoires d'Outre-mer et l'Europe. Cette dernière est représentée par le pays européen invité au Salon philatélique d'automne (cette année : le Danemark).
Ainsi, ce vendredi 15 novembre, le maire du IXe arrondissement de Paris, Jacques Bravo, accueillait dans la salle du Conseil de sa mairie, les heureux récipiendaires récompensés dans le cadre du 67e Salon philatélique d'automne.
Aussi, la liste des Grands noms de l'histoire de la philatélie s'enrichit par celui du jeune et talentueux graveur, Louis Boursier. Ce dernier, qui fit déjà une entrée remarquée dans le monde de la philatélie avec son premier timbre « Musée d'Orsay » en 2012, emporte le Grand prix pour la création du bloc « Les Grandes Heures de l'Histoire de France » entièrement imprimé en taille-douce. (1)
Ci-dessus, de gauche à droite : Jacques Bravo (maire du IXe ardt), Louis Boursier (graveur) et François Farcigny (commissaire du Salon philatélique d'automne).
Le Danemark obtient le Grand Prix de l’art philatélique européen pour le timbre-poste représentant une grande actrice du XIXe siècle, Johanne Luise Heiberg. Imprimée en offset et taille-douce sur autocollant, cette figurine est gravée par Lars Sjööblom.
Pierre Albuisson (au centre) entouré de Jacques Bravo et François Farcigny
Ci-dessus, de gauche à droite : Marc Boukebza (directeur du service philatélique des T.A.A.F.), Pierre Albuisson (graveur), Elsa Catelin (graveuse), Claude Desarménien (président de la Fédération française des associations philatéliques), Christian Mananet (négociant), Louis Boursier (graveur), Jacques Bravo (maire) et François Farcigny (commissaire du Salon philatélique d'automne).
Et pour finir, le Grand Prix de l’art philatélique pour les TOM, collectivités territoriales et Andorre français est décerné au bloc des Terres australes et antarctiques françaises sur le thème des manchots vus par l’ATG (!!!). Pierre Albuisson, graveur du timbre-poste, est venu, accompagné de Claude Andréotto et Elsa Catelin, deux des douze artistes illustrateurs qui ont participé à sa conception, ainsi que de Marc Boukebza, directeur du service philatélique et de la poste des T.A.A.F. Un pari généreusement recompensé et, encore une fois, un soutien apporté à l'association dans sa promotion auprès du grand public, des collectionneurs et amoureux d'art ainsi que des administrations postales, du rôle essentiel des artistes dans la création des timbres. (MN)
(1) Un article sur le graveur Louis Boursier paraîtra dans le n° 5 du journal de l'association « Del. & Sculp. » au mois de décembre 2013.
